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Cette maladie transmise par les tiques peut aussi vous contaminer via ce fromage que vous consommez régulièrement

Bien-être9 hours ago

Les tiques ne sont plus les seules coupables. L’encéphalite à tiques, cette maladie rare mais préoccupante qui touche une trentaine de Français chaque année, révèle un mode de transmission inattendu qui bouleverse les connaissances médicales. Depuis 2020, l’Anses alerte sur des cas liés à la consommation de fromages au lait cru, une voie de contamination jusque-là inconnue dans l’Hexagone. Comment ce virus peut-il se retrouver dans nos assiettes et quelles précautions adopter face à cette découverte inquiétante ?

L’Encéphalite À Tiques : Une Menace Sanitaire En Expansion

L’encéphalite à tiques gagne du terrain en France. Cette maladie neurologique transmise par certaines tiques suscite une préoccupation croissante selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une trentaine de cas d’encéphalite à tiques sont enregistrés chaque année dans l’Hexagone. Si ce nombre peut paraître modeste, la tendance inquiète les autorités sanitaires. En France comme dans plusieurs pays européens, les cas se multiplient de manière constante.

L’impact dépasse le cadre strictement médical. Cette maladie représente un coût économique considérable pour la société française, évalué à 3 millions d’euros annuels selon l’expertise de l’Anses. Un montant qui reflète les frais de prise en charge, de traitement et les pertes de productivité liées aux séquelles potentielles.

La géographie de la maladie évolue également. Présente désormais partout en France à l’exception du pourtour méditerranéen, l’encéphalite à tiques étend progressivement son territoire. Cette expansion géographique accompagne l’augmentation des cas, créant un double défi pour les autorités sanitaires.

Face à cette évolution préoccupante, l’Anses tire la sonnette d’alarme et appelle à renforcer la surveillance. D’autant plus qu’un mode de transmission inédit vient compliquer la donne.

Révélation : Le Fromage Au Lait Cru, Nouveau Vecteur De Transmission

Ce mode de transmission inédit a été découvert en 2020 dans des circonstances surprenantes. Un foyer d’infection lié à la consommation de fromages au lait cru a été identifié dans un département où la circulation du virus n’était même pas connue. « Il s’agit d’une voie de transmission jusque-là non rapportée en France », soulignent les autorités sanitaires.

Le mécanisme de contamination est désormais élucidé. La piqûre d’animaux producteurs de lait par des tiques porteuses du virus peut contaminer directement leur lait. Les fromages au lait cru de vache et de chèvre représentent les produits les plus à risque, étant à l’origine de la majorité des cas de transmission alimentaire recensés en Europe.

La région Auvergne-Rhône-Alpes concentre les inquiétudes. Elle cumule la circulation avérée du virus et un nombre élevé d’élevages de chèvres ayant un accès fréquent à l’extérieur, multipliant les contacts avec les tiques infectées.

Cette découverte bouleverse la compréhension de la maladie. Jusqu’alors, seules les piqûres directes de tiques étaient considérées comme dangereuses. Désormais, certains produits de notre alimentation quotidienne peuvent véhiculer le virus. Une révélation qui impose de repenser entièrement les stratégies de prévention et d’identifier les populations les plus vulnérables.

Populations À Risque : Éleveurs Et Forestiers En Première Ligne

Ces populations vulnérables sont désormais clairement identifiées. Les éleveurs et les forestiers présentent un risque 13 fois plus élevé de développer la maladie que la population générale. Une exposition professionnelle qui transforme ces métiers en véritables zones de danger sanitaire.

Les chiffres révèlent la gravité potentielle de l’infection. Parmi la trentaine de cas recensés chaque année en France, « 10 à 30% des personnes infectées développent des symptômes, généralement pseudo-grippaux », précise Elsa Quillery, co-coordinatrice de l’expertise à l’Anses.

Mais c’est la suite qui inquiète le plus les autorités. Parmi les patients symptomatiques, « 20 à 40% présentent des signes neurologiques de type méningite, qui peuvent entraîner des séquelles à long terme et une perte d’autonomie ». Des complications dramatiques qui peuvent détruire définitivement la qualité de vie.

Face à cette menace, une protection existe. Les professionnels les plus exposés peuvent désormais se faire vacciner contre la maladie. Une mesure préventive cruciale qui reconnaît officiellement la dangerosité de certains environnements de travail.

Cette identification des groupes à risque permet enfin de cibler les efforts de prévention. Car au-delà de la vaccination, des mesures concrètes peuvent être mises en place pour limiter l’exposition de ces populations et de leurs animaux aux tiques infectées.

Mesures De Prévention : De La Protection Individuelle À La Pasteurisation

Cette nécessité de protection pousse l’Anses à dévoiler ses recommandations concrètes. Pour les particuliers, la stratégie reste simple : porter des vêtements amples lors de sorties dans les zones favorables aux piqûres de tiques. Une barrière physique élémentaire mais efficace.

Les professionnels doivent aller plus loin. L’Anses recommande de « limiter l’exposition aux tiques des ruminants, notamment les chèvres produisant du lait ». Concrètement, cela passe par l’installation de clôtures pour empêcher le contact avec des haies ou des sous-bois. Des aménagements qui transforment l’élevage en véritable forteresse sanitaire.

En situation d’urgence, une solution radicale existe. « Ces actions peuvent être complétées par la pasteurisation du lait », précise l’agence. Un processus qui élimine totalement le virus et garantit la sécurité alimentaire. Une mesure d’exception qui prouve l’efficacité de cette technique centenaire face aux menaces modernes.

L’expansion géographique de la maladie, présente partout en France sauf dans le pourtour méditerranéen, s’explique par plusieurs facteurs. « La fragmentation du paysage, qui entraîne plus de contacts des animaux domestiques et des humains avec les tiques », constitue l’hypothèse principale. La hausse de la fréquentation des forêts amplifie ce phénomène.

Étonnamment, « le dérèglement climatique ne semble pas jouer un rôle prépondérant », nuance l’Anses. Une conclusion qui bouleverse les idées reçues sur les facteurs d’expansion des maladies vectorielles.

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