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Laurent Rouvier brise le silence après la mort de ses 140 bêtes : “En dix jours, j’ai tout perdu…”

Économies21 hours ago

Laurent Rouvier, éleveur à Brenon dans le Var, vit un cauchemar. En l’espace de dix jours seulement, il a perdu la quasi-totalité de son cheptel : 140 bêtes décédées dans des circonstances dramatiques. Aujourd’hui, cet homme brisé témoigne de cette tragédie qui a anéanti des années de travail.


Image d’illustration © Astuces Maison

Une Série D’Attaques Dévastatrices Frappe Un Éleveur Du Var

Imaginez-vous réveiller un matin et découvrir que vos animaux, ceux que vous protégez depuis des années, ont été décimés en une seule nuit. C’est exactement ce qui arrive à Laurent Rouvier, éleveur à Brenon dans le Var, depuis le début du mois de juillet 2025.

Trois attaques en dix jours ont transformé sa bergerie en véritable cauchemar. La première frappe a coûté la vie à 35 agneaux et brebis, suivie d’une seconde tout aussi meurtrière. Mais c’est dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 juillet que le drame atteint son paroxysme : 21 brebis supplémentaires sont retrouvées mortes au petit matin.

Le bilan est accablant : près de 140 bêtes perdues en seulement dix jours. Pour un éleveur, c’est bien plus qu’une simple perte financière. Ces animaux représentaient son gagne-pain estival, destinés aux marchés de producteurs où les vacanciers viennent chercher de la viande locale et authentique.

« J’avais douze chiens dans la bergerie », confie Laurent Rouvier à Var-Matin, encore sous le choc. Même avec cette protection renforcée, les loups ont trouvé le moyen de s’introduire jusqu’au cœur de son exploitation. Une situation qui soulève des questions importantes sur l’efficacité des moyens de protection actuels et l’évolution du comportement de ces prédateurs.


Image d’illustration © Astuces Maison

La Stratégie Redoutable D’Une Meute Organisée

Comment des loups ont-ils pu déjouer la surveillance de douze chiens de protection expérimentés ? La réponse révèle une intelligence collective qui glace le sang.

Laurent Rouvier a rapidement compris le stratagème utilisé contre ses défenses : « Je pense que c’était une grosse meute dont certains loups ont attiré mes chiens à leur poursuite pendant qu’une autre partie attaquait dans la bergerie ». Une tactique de diversion digne des plus grands prédateurs.

Cette coordination redoutable explique pourquoi même une protection renforcée s’est révélée insuffisante. Pendant que les chiens courageusement partaient défendre leur territoire, d’autres loups profitaient de cette diversion pour s’introduire dans la bergerie et attaquer les bêtes sans défense.

Les agents de l’Office français de la biodiversité, revenus sur place le lundi 21 juillet pour dresser un nouveau constat, ont découvert des traces de crocs sur les cadavres. Détail particulièrement troublant : certains animaux n’ont pas succombé immédiatement et ont souffert avant de mourir.

Cette méthode d’attaque révèle une adaptation comportementale préoccupante. Les loups ne se contentent plus d’attaques opportunistes en extérieur, ils développent des stratégies sophistiquées pour contourner les protections mises en place par les éleveurs.

Après chaque massacre, Laurent Rouvier et ses confrères éleveurs ont dû évacuer les carcasses vers un charnier destiné aux vautours, transformant cette tâche habituelle en corvée macabre qui rappelle l’ampleur du désastre.


Image d’illustration © Astuces Maison

Un Impact Économique Et Humain Considérable

Au-delà de cette macabre évacuation des carcasses, Laurent Rouvier fait face à une réalité économique implacable. Malgré les indemnités perçues pour compenser la mort de ses bêtes, le manque à gagner reste considérable.

L’éleveur avait prévu de vendre la viande de ces ovins sur les marchés de producteurs pendant la saison estivale – une période cruciale pour l’équilibre financier de son exploitation. Ces revenus perdus ne seront jamais récupérés, transformant cette tragédie en double peine.

Mais c’est l’impact humain qui bouleverse le plus. Les attaques ont franchi une ligne rouge psychologique : elles ont eu lieu directement dans la bergerie, cet espace que l’éleveur pensait sécurisé. Cette intrusion change tout.

« J’ai trois enfants et je n’ose plus les laisser jouer dehors ! » confie Laurent Rouvier avec une émotion palpable. Ces quelques mots résument l’angoisse d’un père de famille qui voit son quotidien chamboulé.

L’éleveur martèle son incompréhension : « On fait déjà tout ce que l’on peut pour se défendre et nous avons des problèmes quand même. Jusque dans la bergerie, jusqu’où ça ira ? »

Cette question révèle l’essentiel : quand les protections traditionnelles ne suffisent plus, c’est toute une façon de vivre à la campagne qui se trouve menacée. Les conséquences dépassent largement le cadre de l’élevage pour toucher l’intimité familiale.


Image d’illustration © Astuces Maison

Des Éleveurs Qui Réclament Plus De Moyens De Défense

Cette inquiétude pour la sécurité des familles trouve un écho collectif chez les éleveurs de la région. Face à l’escalade des attaques, ils ne se résignent plus à subir et demandent aujourd’hui à la préfecture le droit de tirer sur les loups pour protéger leurs troupeaux.

Nans Bellini, confrère éleveur de Laurent Rouvier et maire de Châteauvieux, porte cette revendication avec détermination. Il réclame « plus de flexibilité afin que les louvetiers puissent intervenir dès qu’il y a de la prédation du loup sur nos troupeaux sans attendre des autorisations au niveau national. »

Cette demande s’appuie sur une réalité géographique accablante. Selon François de Canson, vice-président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 50 % des attaques nationales se concentrent sur cette seule région, qui compterait aujourd’hui 700 loups.

Ces chiffres révèlent un déséquilibre territorial criant : alors que le loup colonise massivement le Sud-Est, les éleveurs locaux supportent à eux seuls la moitié du « fardeau » national. Une situation qui explique leur exaspération croissante.

Les professionnels ne demandent pas l’éradication de l’espèce, mais une adaptation des règles aux réalités du terrain. Car derrière ces procédures administratives, ce sont des familles entières qui vivent désormais dans l’angoisse, transformant chaque coucher de soleil en source d’inquiétude.

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