Combien d’argent faut-il vraiment avoir économisé pour vivre sereinement sa retraite ? Une experte en finances personnelles dévoile enfin la méthode de calcul précise pour déterminer le montant exact selon votre situation. Ce calcul personnalisé pourrait bien révolutionner votre approche de l’épargne retraite.
La fin de carrière réserve une surprise de taille : la chute brutale des revenus. Cette réalité touche tous les futurs retraités, sans exception.
Le mécanisme est implacable. Le salaire, source principale de revenus pendant des décennies, disparaît du jour au lendemain. Les pensions de l’Assurance retraite et les retraites complémentaires prennent le relais, mais ne compensent qu’une partie de la perte.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Un salarié qui gagne 2360 euros nets par mois – soit le salaire moyen français selon l’Insee – touchera en moyenne 1512 euros nets à la retraite d’après les données de la Drees. Le calcul est simple : 848 euros s’évaporent chaque mois.
Cette chute représente plus d’un tiers des revenus en moins. Imaginez perdre 10 000 euros par an, sans préavis, sans négociation possible. Pour maintenir le même niveau de vie, il faut combler ce trou béant.
La solution ? Épargner pendant la vie active. Mais combien exactement ? Cette question hante tous ceux qui approchent de la cinquantaine. Car derrière ces moyennes nationales se cachent des situations personnelles très variables, nécessitant un calcul sur mesure.
Face à cette équation complexe, Alexandra, experte en finances personnelles derrière le compte @parlonsbudget_, apporte une réponse claire. Son verdict tombe sans détour : « Il n’y a pas de somme idéale universelle à épargner en prévision de la retraite ».
Cette vérité bouscule les idées reçues. Trop de facteurs entrent en jeu pour établir un montant fixe. Âge de départ, secteur d’activité, évolution salariale, situation familiale : chaque parcours dessine des besoins spécifiques.
La solution ? Une méthode personnalisée en trois étapes. D’abord, estimer sa future pension sur info-retraite.fr. Ce site officiel calcule les droits acquis et projette les revenus de retraite selon la carrière actuelle.
Alexandra insiste sur ce point : « C’est une estimation, car le montant peut changer si le salaire évolue, si on change d’emploi, mais ça donne une base ». Cette projection révèle l’écart brutal entre salaire et pension.
Ensuite vient le calcul décisif. L’expert recommande de soustraire la pension estimée du salaire actuel. Cette différence révèle le manque à gagner mensuel qu’il faudra compenser.
Mais attention : cette soustraction ne suffit pas. Car la retraite transforme radicalement la structure budgétaire, créant de nouveaux postes de dépenses tout en supprimant d’autres.
Cette transformation budgétaire exige une analyse minutieuse. Alexandra recommande de lister toutes ses charges actuelles, fixes et variables. Puis d’opérer un tri impitoyable entre ce qui disparaît et ce qui apparaît.
Côté suppression : le crédit immobilier s’évapore souvent avec l’âge. Les frais de transport professionnels aussi. Certaines assurances perdent leur utilité. Ces économies soulagent le budget, mais ne compensent pas toujours les nouvelles dépenses.
Car la retraite génère des coûts inédits. La mutuelle explose : plus de prise en charge patronale. Les frais de santé grimpent avec l’âge. L’adaptation du domicile devient nécessaire : rampes, douche adaptée, équipements de confort.
« Grâce à cela, on saura combien il faut pour combler l’écart entre le salaire et la pension de retraite tous les mois », précise l’experte. Le calcul devient alors concret et personnalisé.
Prenons l’exemple type : un salarié touchant 2360€ nets mensuels recevra 1512€ de pension. Perte brute : 848€. Mais avec des charges estimées à 2000€ mensuels, il faudra trouver 488€ supplémentaires chaque mois pour maintenir son train de vie.
Soit 5856€ par an à puiser dans l’épargne constituée. Un montant qui reste théorique, car chaque situation diffère selon les imprévus, l’inflation et les aléas de la vie.
Ces aléas soulèvent la question cruciale : sur combien d’années étaler cette épargne ? Personne ne connaît la durée exacte de sa retraite. Alexandra conseille de se baser sur l’espérance de vie nationale, tout en prévoyant plus large.
Cette marge de sécurité protège des coups durs. Les imprévus frappent souvent quand on s’y attend le moins. Problèmes de santé, réparations d’urgence, inflation galopante : autant de défis qui exigent des réserves supplémentaires.
Contrairement aux idées reçues, l’épargne ne s’arrête pas à la retraite. « Ce n’est pas parce qu’on est à la retraite qu’il faut arrêter d’épargner ! », martèle l’experte. Cette habitude permet d’affronter les années avec davantage de sérénité.
Les projets personnels méritent une attention particulière. Voyages, loisirs, nouveaux hobbies : ces rêves longtemps reportés nécessitent un budget dédié. Alexandra recommande de maintenir une épargne “projets” classique et d’intégrer un budget loisirs mensuel.
Cette approche transforme la vision de la retraite. Exit l’image du retraité qui compte ses sous. Place à une période d’épanouissement financièrement maîtrisée.
« Ce n’est pas parce qu’on est à la retraite qu’on va arrêter de vivre, bien au contraire ! », conclut Alexandra. Une philosophie qui redonne ses lettres de noblesse à cette étape de la vie.